Seattle, le 18 août 2013
Nous sommes arrivés à Seattle avant hier. Seattle, état de Washington est une ville absolument splendide où la tolérance est reine: très cosmopolite, elle a accepté l'an passé les mariages gays et libéralisé le cannabis. Hier matin, notre chauffeur de taxi était sihk avec une barbe digne d'un sihk d'ailleurs, et au retour, nous avions un éthiopien. Si le second était charmant et adorait que nous comparions nos impressions sur sa région d'Afrique que j'ai assez bien connu par le passé, le premier, contre toutes attentes, a essayé de nous escroquer en prenant le mauvais sens du tour du lac; pas de chance l'escroc, j'avais sur les genoux mon Ipad avec GPS incorporé... et lui ai assez rapidement expliqué ma façon de penser en le forçant à faire demi-tour! Si on ne peux plus faire confiance aux sihks maintenant... Bon! mais çà c'est la ville et il va nous devoir très rapidement renouer avec les comportements citadins. Notre marina est un exemple du genre: laveries, restaurants, pelouses...; très bien située, nous y sommes entrés en freinant du moteur tellement nous avions peur du coût de location à la journée. Le "harbor master" (maitre du port) nous annonce 67 dollards. Résignés, nous en prenons pour 8 jours et, notre carte bleue en mains, il nous explique qu'il nous fait un rabais à 28 dollars ! Nous ne saurons sans doute jamais pourquoi....Quel meilleur accueil souhaitez-vous? Le soleil brille et le brouillard a disparu...
Pare qu'il nous faut reparler du brouillard.... Omni présent durant toute la traversée du Canada, il nous a imposé son dictact depuis une quinzaine de jours: en fait, nous étions toujours partagés entre le fait de ne faire que de petits bonds journaliers en espérant qu'il se lève -et que nous profitions enfin du coin- et celui de prendre le large pour retrouver la sérénité de la navigation, loin des écrans radars et des troncs d'arbres sur notre route. D'un naturel optimiste, le capitaine a joué la première solution et nous avons multiplié les escales avec toutefois, par moment, des visions magnifiques de petits cottages perdus ou villages isolés, très isolés. Winter Harbor appelé également "Last post" est un de ceux là. Situé au nord ouest de l'immense ile de Vancouver, vivent là 4 mois de l'année des pêcheurs acharnés, la plupart dans des caravanes aménagées et d'autres dans de luxueuses maisons de vacances. Si l'on excepte le montant exhorbitant de la location journalière d'un bout de ponton aussi désert que dénué de tout confort, nous avons aimé ce coin et photographié de très jolis aigles. Il y eut ensuite Ucluelet, au centre ouest, localité beaucoup plus grande mais charmante. Peu d'intérêt toutefois mises à part de jolies promenades. Nous n'y resterons qu'une nuit au mouillage dans la baie nous protégeant par la même occasion d'un coup d'ouest assez méchant. A trois heures du matin, je me réveille en sursaut entendant un clapotis de vagues anormal contre la coque pour me rendre compte que nous avons dérivé d'au moins 200 mètres dans la baie, fort heureusement dans le bon sens... Je constate que nous ne sommes pas les seuls, un yacht de forte taille ayant littéralement empalé un petit hors bord.... Plus qu'heureux de ne pas être dans ce carambolage, je me rendors aussitôt : je m'imagine très bien, que dans cette région du monde pariculièrement, les avocats n'ont pas fini de se manger le nez...
Le brouillard, toujours du brouillard! Changement de stratégie: nous quittons le Canada et sa côte pour filer au large vers la pointe nord américaine dans la réserve indienne de Neah. Le port nous apparaissant peu accueillant, nous ne mettrons pas le pied à terre et passerons la nuit au mouillage dans la baie. Il faut dire que si le ciel est bleu, il faudrait monter sur les sommets des montagnes encore enneigées pour le voir. Mais aucun doute! Ce doit être mgnifique...
Le lendemain, Port Angeles nous ouvre son port. Le Harbor master est aussi adorable que sa marina. Logiquement, nous devrions suivant notre autorisation de naviguer, nous présenter aux douanes lors de chaque changement de port mais nous ne le faisons habituellement pas. Nous en serons quittes pour un petit "remontage de bretelles" d'un douanier qui ne fera que son travail et de la façon la plus gentille qui soit. Cette petite ville américaine n'est pas non plus pour nous très passionnante mais nous y sommes bien et les gens sont adorables quoi que leur accent soit à couper au couteau. Et pourtant, un couple qui prenait l'apéro à bord nous confirmait que cette région des Etats unis, soit le nord -ouest était l'endroit d'où venait la majorité des présentateurs télé et animateurs radio pour être considérés comme..."sans accents!"... Port Towsen marquera la fin d'une époque: plus aucun bateau de pêche et bonjour les gros yachts! Nous sommes sortis du fameux " Strait Juan de la Fuca" et sa navigation très règlementée (rien à voir apparemmet avec la dragée du même nom...) et nous trouvons à seulement une cinquantaine de milles de Seattle et quatre vingt de Vancouver. Notre presqu'ile est celle de "Quimper"... En visitant un antiquaire, nous découvrons en devanture, un service "HB Quimper" à vendre (HB quimper est une vieille faiencerie très réputée et pas seulement en Bretagne, la preuve! Une recherche sur internet s'impose afin de savoir s'il n'y aurait pas une histoire bretonne la dessous d'autant plus que à 30 milles au sud de Seattle, se trouve le port de Tacoma que tout amateur de chansons à voile connait parfaitement. Finalement non: Quimper est le nom d'un navigateur péruvien qui donna son nom en découvrant la région... Nous ne serons pas capables de laisser assez de temps aux trois selleries du coin de confectionner de nouvelles bâches à Gwen Ha Du comme nous le prévoyions. Tant pis! cela attendra Nouméa. Un nouveau "petit remontage de bretelles du gabelou" et un courant soutenu nous poussera au moteur à 8 noeuds vers Seattle, Seattle et -ENFIN!- du soleil !!!!
Commentaires
1 Monique et Jean CROCHARD Le 21/08/2013
2 Aline GUEMAS Le 21/08/2013