Palau

Palau, le 27 décembre 2012.

Palau, après 17 heures, côté administrations d'entrée, il n'y a pas grand monde. En tous  cas, canal 16, personne ne veille. Quant au numéro d'appel par téléphone, il semblerait qu'il ne soit pas le bon.  Mais nous savons que leur réputation n'est pas fondée que sur des  suppositions et que leur côté très américanisé en fait un endroit où les règles d'entrée sont très strictes. Par exemple, il est également de notoriété, et cela est noté sur tous les guides de navigation, que la fosse à eaux noires est impérative (boite à cacas). Donc, les dernières heures d'arrivée en navigation ont été consacrées à un savant et laborieux bricolage où la sortie d'un WC du bord, habituellement directe vers la mer, s'est retrouvée  connectée  par un by-pass sur un bidon "prévu à cet effet". Nous ne nous faisons guère d'illusion mais si cela peut les empêcher de s'énerver... Quoiqu'il en soit, et malgré tout,  nous décidons de ne pas accoster au quai des douanes mais plutôt de mouiller pour la nuit devant l'entrée de la marina , puis de fil en aiguille carrément dans la marina où nous sommes accueillis par 2 zodiacs, Roger et la femme de Steeve, 2 américains installés sur leurs bateaux depuis déjà de nombreux mois voire années. A l'américaine, beaucoup de welcome et de sourires mais quand je leur dis que nous ne sommes pas encore passés aux douanes, les sourires se sont quelque peu figés et ils nous ont conseillé de faire attention. Anyway! ce soir on dort, et demain avant que tout le monde ne se lève, nous appareillerons pour aller nous coller au quai qui va bien.

Première nuit à l'arrêt depuis bien longtemps et des moustiques bien énervants avant de démarrer silencieusement nos moteurs au petit jour, contourner la pointe militaire et accoster à un quai où un vigile nous tient les amarres. Petit déjeuner et 07h00, première consigne de la part du vigile qui nous accompagne vers un bureau où une grosse fille du coin nous demande 85 US$ de taxe pour être collé à son trottoir (quai du port de commerce); çà commence fort. Une demie-heure plus tard, c'est le débarquement devant le bateau où, de façon très autoritaire, 9 beaux bébés charpentés entre 80 et 160 kgs...arrivent en voitures personnelles et montent à bord. Durant une bonne heure, les deux filles vont remplir documents sur documents sur la table du carré pendant que j'essaierai de faire bonne figure allant de l'un à l'autre, tous assis sur les banquettes arrières, sauf celui de l'agriculture que Jonathane promène dans les coques à la recherche d'éléments défendus... ou à taxer.  En final,  une fois qu'ils ont pu avaler ma bonne foi qui leur confirmait que j'avais tout fait pour essayer de les contacter la veille, ils sont repartis d'un seul coup allégeant ainsi le bateau de plus d'une tonne et de 100 nouveaux dollars: 50 pour la taxe de navigation et 50 autres pour les visas. Finallement, il n'y  a même pas eu vérification de notre boite à cacas, pas d'ouverture des cales et heureusement car il y  en pinard de quoi tenir 10 mois... et pas trop de remontrances. Nous nous en sortons plutôt très bien;  retour à la marina.

Notre place de mouillage est sympa. Le club house nous loue pour 2$/jour( sauf les 3 premiers) la bouée que j'ai accepté pour ne pas les vexer mais vue l'épaisseur du cordage par 23 mètres de fond, j'ai quand même préféré mouiller mes ancres en même temps. Nous nous trouvons devant "Sam's Tour", le troisième plus gros club mondial de plongée et les bateaux font beaucoup d'allées et venues à certaines heures mais le coin reste très bien. Découverte de la ville en 2 binômes  distincts un peu ivres de marcher, même si Mireille et moi sommes sur nos deux vélos (merveilles de petites bicyclettes pliables achetées l'an dernier en Nouvelle Zélande à deux allemands en catamaran). Mireille qui souffre du dos pourra ainsi effectuer plus de kilomètres sans fatiguer. La ville est très propre, extrêmement bien achalandée en produits de consommation; les gens sont agréables, typés micronésiens bien sûr soit plus tahitiens que canaques. Les véhicules roulent à droite et possèdent des volants d'un côté ou de l'autre suivant le pays d'importation mais qui reste essentiellement l'amérique dont ils dépendent économiquement. Voilà donc un petit joyau de 18.000 habitants, essentiellement résidant à la capitale Koror et où il fait bon vivre.  18.000 habitants seulement, 4 marques de bière à eux et une compagnie aérienne: nous connaissons peu de gros villages métropolitains de 18.000 âmes qui en possèdent autant...

Steak frites, steak frites! le plat recherché de tout marin qui accoste! Nos essais culinaires dans différents restaurants seront satisfaisants, allant du gros cheese burger américain à  la pizza italo-locale et autres plats exotiques tiraillant sur le chinois dont il m'est absolument impossible d'en avancer le début d'une première syllable...

Deux jours que nous sommes là et y sommes bien: aujourd'hui, Mireille et moi sommes allés nous laisser balader dans l'une des innombrables excusions locales proposées aux touristes. Partis sur un bateau plat "promène-couillons" à moteur  de 2X 150 CV avec 8 autres couillons en question, nous avons filé à plus de 30 noeuds vers Rock Islands. Notre but: découvrir les" jelly fishes". Au fond d'un cratère volcanique qu'il nous faut d'abord gravir puis redescendre, nous nous baignons en palmes masques + tubas dans une myriade de méduses heureusement non venimeuses. Mon film tourné en go-Pro est parfait. Dès que j'aurai de la connexion,(les Philippines)  j'en placerai un morceau sur ce Blog. Au retour, plongée toujours en apnée sur les bénitiers géants  sur 3 mètres de fonds. Je n'en n'avais jamais vu autant sur un si petit espace. Ces deux baignades ont succédé à un bain dans une petite enclave naturelle volcanique où 5 à 6 autres bateaux de touristes se relaient pour tremper leur clients, les organisateurs expliquant aux japonais ou coréens de ramasser  au fond (3 mètres)  du sable et ensuite de s'enduire le corps partout en se frottant pour effectuer un gommage... Ce sable reste extrêmement fin et relativement "gras". Grand moment que de voir 30 japonais tout blancs sur les bateaux voisins du nôtre. A les voir, nous comprenons que nous devons être tout ausi comiques à leurs yeux... Quoique très chère  car il nous a encore fallu payer une taxe d'entrée à cette zone protégée (100 US$ + 115 autres d'excursion par personne ), la journée était très bien.

Un nouveau bateau vient d'arriver devant le club house: ILO de Michel et Marie et leurs deux jeunes enfants. Chouette! des français! cela va changer des américains... Ces joyeux trentenaires naviguent déjà depuis 8 ans et récemment sur un magnifique catamaran "outremer 49". Nous passerons de bons  moments avec eux, notamment le nouvel an dans un restaurant indien qui nous a gentillement viré à 23h30...  Le changement d'année n'est pas réellement fêté à Palau mais tout le monde se le souhaite. Michel nous a guidé Mireille et moi en plongée bouteille dans une grotte sous marine juste devant son mouillage. Cette grotte a la particularité de déboucher après une très longue apnée ou courte plongée à environ 12 mètres de fond et 50 mètres de distance sur un dédale de 4 pièces à l'air libre où nous nous baladons  sans équipement particulier. J'y retournerai le lendemain avec Jade.

1er janvier 2013: nous appareillerons demain. Ce midi, nous avons déposé sur le répondeur des douanes notre avis de départ. Nous savons qu'actuellement nos amis calédoniens subissent un cyclone et nous attendons également du mauvais temps mais surtout de la pluie pour toute la semaine; c'est le moment: en route pour CEBU aux Philippines.