Ketchikan, le 01 août 2013
Si vous croyez en la réincarnation, la prochaine fois, évitez le saumon... Trop dure la vie de saumon...
Ketchikan...Ketchikan, capitale mondiale du saumon...en boites! (publicité des brochures)Nous pensions qu'en arrivant dans cette ville, nous tomberions sur le même centre d'intérêt qu' à Juneau, c'est à dire un niveau quasiment zéro. En effet, il sufft d'y lire les superlatifs des prospectus et le nombre de paquebots croisières qui s'y relaient en permanence pour prévoir une escale bidon. Eh bien non. Nous nous y sommes bien plu: la marina était plutôt tranquille malgré toujours les incessants vols des bruyants hydravions, la ville relativement accueillante, et la nature alentour magifique.
Capitale mondiale du saumon en boites, je ne sais pas, mais du saumon vivant, c'est sûr! L'embouchure de la toute petite rivière du centre ville ne peut laisser les regards indifférents: des milliers , sans doute des millions de gros saumons sont là sous le pont à se préparer à l'assaut de la rivière. Comme un fait exprès, notre escale a lieu juse le jour de l'arrivée des premiers "silver salmon" (saumons argentés). Il s'agit là de la plus grosse variété, variété qui se succèdent apparemment suivant la saison pour aller pondre dans cette petite rivière. Evidemment, au pied du pont, les pauvres bêtes vont commencer leur calvaire par essayer d'échapper aux pêcheurs locaux. Il s'agit en fait plus d'adolescents qui grandissent avec la pêche et qui vont , armés juste d'une canne et d'un moulinet, tenter d'énerver les saumons en leur plaçant sous le nez un petit leurre rouge qui cache un hameçon. Nous allons rester au moins deux heures à les regarder et, pour finir, à participer. Le permis de pêche en Alaska est obligatoire et attention à celui qui ne le détiendrait pas. Nous sommes au U.S. et çà ne rigole pas...surtout que la délation est omni-présente comme dans la plupart des pays anglo saxons d'ailleurs. ... Attention également aux pêcheurs qui prendraient à cet endroit un saumon par une autre partie du corps que la gueule. En fait, un panneau est très clair: si vous attrapez un saumon qui ne mange pas votre leurre, vous devez le relâcher... Ils sont tellement serrés en nageant sur place que ce passe-temps des hommes nous fait réellement penser au jeu de la pêche des enfants dans des bassines aux kermesses. La difficulté est identique. Parce que nos saumons qui viennent de se taper toute cette distance pour revenir par instinct sur le lieu de naissance n'ont, contre toute attente, pas faim du tout...Vous pouvez leur placer tout ce que vous voulez devant le nez, ils n'en veulent pas. Ils sont là en phase repos à commencer à s'acclimater à l'eau douce et vont devoir sauter pendant des heures et des heures des cascades, serpenter dans ce cours d'eau qui, par endroit, ne leur offrira pas plus de 10 cm de hauteur , sauter puis sauter encore. Nous les avons suivi dans leur épopée . Un seul mot: repect! Nous en verrons des cadavres échoués là au fond ou collés sur un rocher... Malgré cela et imperturbables, nos copains saumons, marche par marche, mètre par mètre, vont tenter d'arriver à la "terre promise" là où les femelles déposeront leurs oeufs et les mâles les féconderont. Mais avant cela, sous le premier pont, il faudra résister aux hommes... comme aux ours en dehors des villes. Et que le carnage commence! De nos observations, sur 100 saumons attrapés, au moins 90 sont accrochés par le corps ou la queue, donc remis à l'eau et crèvent sur place pour la grande majorité...Et pourtant, cette tuerie demeure bien minime en rapport de ce qui pourrait exister; en effet, il suffirait d'une simple épuisette pour les ramasser par dizaines dans la rivière devenue ru et nous n'y voyons personne. Certainement que cela est interdit également afin de ne pas perturber la reproduction.
Saumons mis à part, le soleil est splendide, le ciel on ne peut plus clair et il est incroyable pour nous de voir , en Alasaka, des enfants se baigner dans les ruisseaux du parc municipal. Bon! C'est vrai qu'ils sont putôt dodus ces enfants...Notre longue ballade à vélos nous amènera à un musée bien local qui nous apprendra tout sur les totems des tribus locales: les Tlingits qui, à grands coups de "potlach" (cérémonies), en érigeront énormément; les haidas, les Tsimshians qui, comme les Tlingits laissent à travers leurs totems une culture assez riche malheureusement très basée sur la tradition orale.
Ketchikan aura aussi été pour moi l'occasion de sauter dans mon zodiac et foncer à quelques centaines de mètres de là au milieu du fjord suivre (et photographier) cette famille d'orques, ces tueurs de baleines, ces rois des mers.
Demain, en arivant à Prince Ruppert, nous arborerons pour la première fois notre pavillon canadien et attendrons sans doute le petit matin pour effectuer nos formalités d'entrée au pays. L a frontière ne devrait être qu'administrative car la région, elle, restera bien la même avec ses innombrables fjords et ses magnifiques forêts.
Commentaires
1 david Le 25/04/2014
2 TREM Le 13/08/2013
3 Gaby et Maryline Le 10/08/2013
4 Aline Guémas Le 04/08/2013
5 Monique et Jean CROCHARD Le 04/08/2013