Les Rocheuses, le 03 septembre 2013 .
Etre à Vancouver sans voir les célèbres montagnes rocheuses aurait été un impardonnable manquement à notre voyage. Après avoir recherché à louer un camping car durant deux jours à travers toute la ville et ses environs, nous avons dû nous rendre à l'évidence que c'était impossible; le soleil radieux, la fin des vacances et surtout, l'aube d'un "pont" alliant au Week-end un lundi "labor day" (fête du travail) font que tout est réservé ou déjà parti. Tant pis, ce sera donc une voiture et nous nous débrouillerons pour trouver des hôtels ou camper. Nous ne sommes que deux, Ambre et Jérémy restant à bord profiter de leurs derniers moments de vacances à Vancouver.
Confortablement installés dans une superbe ford toutes options dont une caméra de recul grand écran -qui était une première pour nous...-, nous avons roulé nos 2 500 kms en 5 jours, partant plein nord ouest vers Jasper, grand sud jusqu'à Banff et retour vers le bateau via Kelowna. La route est et restera splendide quelles que soient les difficultés dues au relief parfois très accidenté. La majeure partie du temps sur 4 voies, nous avons serpenté entre les massifs rapidement, trop même, la vitesse étant limitée à 100 ou 110 kms/H sur les 4 voies fermées et 80 ou 90 sur les plus classiques. La portion pré-rocheuse reste assez décevante en cette saison, les montagnes de basse altitude étant pelées en l'absence de neige mais, rapidement, les reliefs se faisant, nous n'avons pas regretté la ballade. Bien évidemment, en France, nous avons nos Alpes qui sont absolument magnifiques, nos splendides pyrennées mais ce qui nous manque, ce sont les glaciers... pas de pâles copies comme celui tellement visité des Bossons à Chamonix mais des glaciers sur quasiment tous les sommets, voire relativement bas qui tombent généralement dans de magnifiques lacs qu'ils alimentent en permanence. Aucune photo ne peut réellement traduire cette beauté et ces incroyables couleurs. Si, de près et à sa base qui fond trop vite, la glace est la plupart du temps sale des graviers et terre qu'il charrie, les immaculés sommets brillent au soleil. La couleur de l'eau des lacs et innombrables torrents est d'un blanc-bleu incomparable.
Nous ne résisterons pas à l'envie de descendre l'un de ces cours d'eau en rafting comme le proposent de nombreuses sociétés. D'un niveau de difficulté moyenne, trop moyenne à mon goût mais parfait à celui de Mireille, nous nous sommes donc frottés aux vagues durant trois heures, serpentant entre les milliards de pins et les gorges tumultueuses. Parfaitement bien équipés comme le font si bien les anglo saxons qu'ils soient du Canada ou de Nouvelle Zélande, nous nous sommes trempés dans ces eaux qui descendent directement des glaciers sans la moindre sensation de froid et un soleil de plomb.
Jasper est une petite ville réputée pour le départ de ses treks et "adventures" comme se complaisent à le marteler les compagnies organisatrices de sensations fortes et d'efforts prolongés. L'attraction en vogue en ce moment reste le tyrolienne où vous descendez une pente vertigineuse, accroché à un câble dans un simple harnais en surplombant en général un torrent. On vous promet des 80 ou 85 kms/H. C'est à qui en promettera le plus... Etant donné le monde de supposés participants lâchés pour ce Week-end, nous ne prenons pas le risque de rester trois heures à attendre notre tour et pousuivons notre route. Lake Louise ne nous offrira aucune chambre de ses 5 à 6 hôtels, tous aussi luxueux et chers les uns que les autres. Ils sont tous complets et pourtant, les prix donnent le vertige: 350 dollards (plus de 300 euros) la plus petite chambre de bonne et à partir de 650 et 800 dans les autres... Où est la crise ???? Nous finirons sur un bon terrain de camping à Banff où, à 21 heures, nous aurons bien de la chance de trouver une place... Toute la nuit, les locomotives nous siffleront dans les oreilles: non, ce ne sont pas les voisins qui ronflent mais les vraies locomotives des vrais trains qui passent tout près et qui envoient systématiquement des coups de klaxons comme pour empêcher les innombrables écureuils (ou ours) de se faire écraser sur la voie. Nous verrons beaucoup de grands convois sur les rails où 300, 400 wagons restent des chiffres raisonnables. A vitesse très lente, "la Pacific Cie" a réussi à vaincre les reliefs parfois vertigineux et instables en creusant au début du siècle dernier, et ce aux prix de nombreux morts et tragédies des tunnels en tire-bouchon: Pour grimper une paroi à pic, on creuse un tunnel qui va faire un tour sur lui même dans la roche. Ce qui reste impressionnnant est que l'on peut voir face à une falaise, la locomotive de tête émerger du tunnel du haut, tandis que la locomotive de queue n'est toujours pas engagée sur l'entrée du bas. Ce principe a été inventé en Suisse et copié ensuite ici où il a été assez largement pratiqué. La grande différence est qu'ici, le terrain est parfaitement instable la majeure partie du temps, les roches souvent entrainées par les nombreuses avalanches et le froid intense gelant les locomotives même en marche. Une température inférieure à moins 40 degrés celcius est courante ici...
Banff, ville phare des rocheuses demeure moins connue que la plus grande voisine Calgary que les plus anciens se souviennent avoir été le théâtre de jeux olympiques d'hiver. Mais elle est magnifique ...et très chère aussi!!! Par bonheur, en nous levant très tôt de notre terrain de camping, nous réussirons à trouver un Bed and Breakfast (chambre d'hôte) pour la nuit suivante et apprendons beaucoup de son propriétaire Luxembourgeois et de Pauline, la jeune employée originaire de haute savoie. Tous les deux, trop heureux de s'exprimer en français ne manqueront pas de vanter ce coin , là où la neige est la meilleure du monde. Ils se sont installés ici pour skier et encore skier... Ici, même si les stations de skis sont très nombreuses et modernes, on pratique beaucoup le hors piste; la qualité de neige est telle que l'on descend régulièrement des pentes avec de la neige jusqu'aux épaules sans avoir à se tenir en arrière comme le fait tout skieur hors piste. La position est la même que sur la neige dammée et c'est, disent-ils un pur régal. Cà, nous aurions bien voulu connaitre et peut-être qu'un jour....nous reviendrons car c'est très tentant... Nécessairement, il faudra réserver à l'avance pour le logement et nous conservons religieusement la carte de visite de nos nouveaux amis.
Il nous reste à visiter l'une des nombreuses sources d'eaux chaudes des Rocheuses. Nous passerons sur notre petit tour en téléphérique au dessus de Banff qui restera un "attrappe couillons": Une bonne heure et demie de queue avant de monter dans la boite jusqu'à (seulement) 2 450 mètres d'altitude mais prêts à en découdre avec un superbe trek que nous avions cru repérer. Arrivés en haut, une petite ballade minable où il demeure quasiment impossible de quitter le sentier ou plutôt les passerelles de bois sur 400 mètres au maximum. 2 heures de queue pour le retour... Bon, ben...les sources d'eaux chaudes dans les Rocheuses, c'est à peu près la même chose. 5 à 6 sites réputés. De l'eau chaude naturelle sort... hop! on y fait un bac à 40 degrés où, comme des cafards, les "curistes" resteront tantôt totalement immergés, tantôt seulement les pieds autour du bord. Au mieux, ce sera une piscine de 25 mètres chauffée, ce que nous avons fréquenté durant deux petites heures, histoire de couper la route...
Retour sur Vancouver en longeant ces impressionnants lacs, sortes de petites mers intérieures où les marinas se succèdent, des chantiers navails y construisant même des bateaux suivant des plans particuliers: deux boudins en aluminiumde de 8 mètres de long supportant une boite carrée avec, sur la plupart, un jakusi en plein air ...bref, tout pour servir deux mois de l'année, et sans aucune vague.Quels paysages magnifiques et aussi...que d'eau!
Commentaires
1 Monique et Jean CROCHARD Le 12/09/2013
2 Aline Guémas Le 08/09/2013
3 Monique et Jean CROCHARD Le 05/09/2013