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Camiguin island

Le 14/02/2013

Un geste de la main qui s'exécute sèchement vers le large, çà veut dire quoi exactement ? Lorsqu'il est assuré par un pêcheur local, qu'il s'adresse sans équivoque possible à notre attention et que nous sommes ancrés à l'entrée de la baie depuis quelques minutes ???

Nous avons assez rapidement compris que nous n'étions pas vraiment les bienvenus dans cette magnifique baie où nous avions projetés nous arrêter deux jours.. Notre but était de partir effectuer un petit treck en montagnes afin d'aller admirer les magnifiques rizières à terrasses défiant toutes les lois de la gravité, ainsi que visiter un charmant petit village d'ex coupeurs de têtes. Le bouquin dit que sous la pression catholique, ils n'officient plus ; mais il dit aussi que les autochtones ont toujours refusé toute domination et que la police est absolument inexistante, tout comme l'armée ...etc, etc. Il semblerait y avoir tout de même quelques touristes qui viennent admirer les morts sécher à l'entrée des grottes, sorte de coutume locale... Bref, pour en rester aux coutumes locales, peut-être que le pêcheur qui se tient devant nous à 100 mètres quand même (courageux mais pas téméraire le bougre!) pourrait être un cousin proche de cette tribu située à moins de 30 kms d'ici.... surtout que ses copains pêcheurs également ne répondent pas non plus au fameux geste universel de paix : le salut de la main , paume ouverte (et non pas doigt levé) que même le touareg du fin fond saharien ou le pygmée d'Amazonie comprend et auquel...il répond ! Bon, en clair, il va nous falloir repartir... Dommage ! D'autant plus que, même si ces deux nuits de mer se sont super bien déroulées poussés par un courant quasi permanent de deux à trois noeuds, nous aurions bien fermer les yeux quand même. L'endroit est magnifique mais les gens un peu cons... c'est comme çà ! Tant pis, nous ne partirons que ce soir, histoire de leur montrer quand même que nous ne sommes pas que des rigolos...

Excellente journée au mouillage ; le soleil est enfin de la partie. Force est de constater qu'il pleut quand même souvent dans ce pays... et on dit, sur le guide, que février est le mois le plus sec de l'année...C'est vrai que l'on voit très peu de tuyaux d'arrosage à vendre dans les magasins. Nous avons bien aéré le bateau, geste nécessaire afin que rien ne moisisse, ce qui arrive fréquemment sur les bateaux, moins il est vrai sur les catamarans que les monocoques en règle générale.

18 heures. La nuit tombe, on se casse ! Si la Météo et les courants persistent, nous serons demain midi à Camiguin Island, l'île la plus au sud de l'entre Philippines-Taïwan. Nous ne comptions pas y aller mais nous rendre directement à l'île de Batan comme prévu initialement nous ferait encore deux nuits quasiment blanches et çà fait beaucoup . C'est vrai que, nos jeunes maintenant débarqués, la main d'oeuvre de quart nocturne se trouve quelque peu réduite... En mer, quand nous ne sommes que deux,Mireille et moi, nous avons l'habitude d'assurer chacun notre partie : Moi, cela reste la navigation et la bonne marche du bateau, y compris donc les quarts ; Mireille la vie à bord en gardant le cycle jour/nuit. Nous nous rendons ainsi compte que je suis le seul à être un peu déphasé mais au jeu du sommeil, mon expérience est très grande et je ne me débrouille pas si mal jusque là. Mireille assure en général deux heures de quart après le souper puis me passe la main après cette pause où je dors assez bien. Ensuite, ce ne sera qu'une interminable série de « déconnexions » nocturnes où la sécurité reste assurée au mieux en fonction de la difficulté des trajets ou passages. Comme les scouts, toujours prêt !

08 heures du mat. Cette nuit fut magique : un ciel magnifiquement étoilé, une houle qui nous pousse, un courant qui nous pousse et un vent, quoique très faible, qui nous pousse. J'ai donc choisi de marier mon genacker au moteur babord. Nous sommes à la pointe nord de la pointe nord de l'ile principale Philippines de Luzon. Tiens, des pêcheurs... Tiens des casiers ou peut être des filets, sans doute les deux et zut, par où je passe ? Si c'est un casier, cela n'a pas d'importance mais si c'est un filet tendu entre deux bouées, je risque de faire un peu de casse, surtout à la vitesse à laquelle je déboule.... Bah ! Ils n'ont pas l'air de s'énerver, je vais passer à droite, non à gauche, et puis non à droite ! Quel enthousiasme de la part de ces charmants pêcheurs qui semblent apprécier mon choix : ce ne sont que grands gestes de la main et cris stridents... A moins qu'il y ait erreur d'appréciation et qu'ils essaient de nous rattraper pour nous faire la peau parce que nous aurions éventré leur filet... En tous cas, une chose est sûre : notre passage de les laisse pas indifférents ! Merci le courant, merci la houle et merci le vent de nous faire aller si vite … car rapidement nous entendons un petit claquage sous la coque : notre hélice s'est quelque peu mangé du filet...(et pa s de bœuf celui là) Allez, on reste zen ; changement de moteur et en arrivant d'ici quatre heures à notre destination, je plongerai. Charmants ces pêcheurs, vraiment charmants....

Midi 30 : arrivée à toutes pompes à Camiguin. Ancrage très difficile du fait que nos ancres semblent ne pas accrocher. Il nous faut nous y reprendre à trois fois pour enfin paraître arrêtés. Nous nous trouvons devant un charmant village de pêcheurs qui semble très typique d'après nos premières photos. En tous cas, très isolé de toute route commerciale... Première chose à faire : plonger afin de retirer environ 2 kgs de filets de l'hélice babord. Je suis en apnée et n'entends pas le bateau des coast gards qui cherche à s'amarrer à nous ; en fait, il devra s'y reprendre à trois fois en faisant des tours du catamaran tellement son rayon de braquage est immense. Formalités habituelles à bord : les deux fonctionnaires essaient de nous taper des cigarettes : personne ne fume. Prévenant le mot « pesos », nous leur disons que nous n'avons plus d'argent car nous quittons les philippines … un large sourire et au revoir ! L'après midi, nous resterons à bord. Nous avons de la lessive en retard !

Ce matin, jour de la saint valentin : échange de cadeaux. Mireille ayant été opérée d'une hernie discale il y a un peu plus d'un an, souffre lourdement d'une récidive ; elle trouve difficilement une position indolore : je lui offre un hamac. Qui sait ? Si c'était enfin la solution pour que son dos se décontracte au moins un peu... De son côté, peut-être n'a t'elle réfléchi qu'à me faire plaisir sans trop penser aux conséquences : je reçois une trompette d'harmonie dans un étui magnifique avec les gants blancs fournis... Plus besoin de corne de brume durant nos futures traversées dans le brouillard !

Grande difficultés pour accoster en zodiac dans les rouleaux ; nous sommes aidés par quatre élèves de l'école voisine  et partons découvrir ce village très accueillant. Sous un arbre, deux hommes creusent à l'herminette deux pirogues. Un bateau de pêche est en construction à côté et les membrures montrent une expérience déjà bien lourde de la construction d'un tel navire d'une douzaine de mètres sur une hauteur de trois. Le village situé au pied de la montagne et des rizières borde la plage et c'est aujourd'hui l'avant dernier jour de la fête annuelle des écoles de l'île où se rencontrent toutes les classes à travers des épreuves de sports, tel le base-ball et également d'arithmétique et grammaire. Beaucoup de drapeaux et de musique ; des cris aussi qui encouragent les locaux. La seule rue principale est parfaitement bien entretenue. Il n'y a pas de voiture, quelques mobylettes, c'est presque tout pour la mécanique mis à part de gros motoculteurs tractant des remorques destinées à transporter riz et semences. Un homme à cheval, un enfant sur un bœuf et des enfants, des centaines d'enfants, habillés tout comme au premier jour en uniformes splendides. Quelle leçon à tirer de ce peuple qui reste toujours tiré à quatre épingles même s'il vit parfois dans des taudis...et la boue !

Retour au bateau. Nous appareillerons tout à l'heure à la tombée du jour. Si les conditions météos sont encore correctes, il semblerait que , dès demain, cela se détériore quelque peu. Nous devons trouver un autre mouillage plus sûr et celui de l'île de Batan que nous devrions atteindre demain matin semble acceptable....

mouillés devant le village

admirable travail de construction navale

charpentier à l'ouvrage

Tout à l'herminette: du grand art!

Immanquablement, le coq, fierté de la famille, est omniprésent...

En attente de leur mise à l'eau musclée chaque jour

Gwen Ha Du dérive lentement...

Un baigneur décontracté sur la plage

la rue principale du village

lessive en famille

Battoir et essorage manuel

enfants sur le "Kazebo"

Dans la cour du lycée, une revendication écrite populaire.

rizières à étage juste derrière le village

Outil rustique mais...fiable!

3 petites filles intimidées par le grand gaillard barbu que je suis...

mais pas cette adorable petite beauté !

Commentaires

  • Paulette et Michel

    1 Paulette et Michel Le 18/02/2013

    Merci pour les nouvelles, bon courage
    à vous deux pour la suite du voyage.
    souhaitons que vous aurez bientôt du renfort
    à bord !... bisous - à+
  • Monique et Jean

    2 Monique et Jean Le 16/02/2013

    Suivons votre voyage avec grand intérêt, mais que d'avaries, tenez bon.
    aurons sans doute bientôt nouvelles maman de Jon. gros bisous

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