Le 02/03/2013
Si, par hasard, la tante Berthe vous demande d'aller la voir ce week-end à sa maison de retraite de Taïpe, la capitale, tels que je vous connais, vous allez vous empresser de louer une voiture et prendre la Highway 9 sans réfléchir. Surtout faites attention, mieux vaut vous prévenir ; nous l'avons essayé : pas la tante Berthe mais la highway 9... 45 km/h de moyenne sur une petite route de montagne qui serpente le long de la mer et cela pendant au moins deux heures et demie avant d'enfin pouvoir saisir une vraie voie expresse. Il est certain, qu'habitués comme nous à la conduite du booster en ville à Hualien, vous aurez été aussi impressionnés par le fair-play Taïwanais que par le penchant suicidaire de quelques individus sur ces routes extérieures. Nous n'avons jamais été aussi abasourdis par les dépassements en plein virage sans absolument aucune visibilité comme si l'on faisait une confiance aveugle (aux deux sens du terme) à un Dieu quelconque … Quels dangers !
Nous sommes bien à Taïwan où le 2 roues est roi ; ici, on ne parle pas de bicyclette que nous ne trouvons qu'au compte gouttes, à contrario de la chine profonde, non ! Il s'agit bien de motocyclettes de type 85 à 125 cm3 en général, rarement de plus grosse cylindrée mais encore plus rarement en dessous. Il circule bien 5 à 10 boosters pour 1 voiture en ville et tout est conçu pour cela. Sur chaque rue, même de moyenne importance, il existe 4 voies : deux principales classiques et de chaque côté, une plus petite pour les deux roues,-qui sont en général plus rapides- pas une minuscule piste cyclable, mais une véritable voie de plus de 2 mètres de large. Devant chaque feu, est tracé un grand rectangle sur toute la largeur, soit juste devant la première voiture à l'arrêt où viennent attendre le feu vert tous les 2 roues. Ensuite seulement partent les voitures. Une particularité toutefois assez singulière : aux grands carrefours, les 2 roues ont interdiction de tourner à gauche directement : si c'est au vert, ils doivent traverser tout droit le carrefour et se placer en faisant sur place un 90 ° à gauche dans un autre rectangle peint au sol situé devant la voie de droite pour attendre que le vert passe à son tour. Là tout le monde démarre en même temps : les boosters de ce premier rectangle suivis des boosters du second rectangle situé devant la première voiture, puis les voitures. Hualien est une ville de près de 300 000 habitants et jamais il n'a été constaté de circulation plus limpide ! Depuis 15 jours que nous sommes là, nous n'avons jamais vu un seul embouteillage, même léger. Il est vrai que cette solution du 2 roues reste la bonne et la politique de la ville est parfaitement suivie : sur chaque bas côté des rues, existent une bande de stationnement en long pour les voitures, puis une autre bande de la largeur des booster en long, et pour terminer, le trottoir ! Ceci implique que, même si vous possédez une voiture, vous avez votre deux roues. Il en circule des milliers d'une façon si facile que c'est un véritable plaisir de se balader en plein centre et de toujours trouver un emplacement de stationnement. Première vraie leçon à retenir : la politique de circulation en ville !
Revenons en à la tante Berthe : Donc, je vous conseillais de faire très attention sur la highway 9 en raison des kamikases mais une fois arrivés sur les voies expresses, tout est sympa et sécurisé. Très larges, ces voies serpentent dans ce pays de montagnes et ne cessent de s'engouffrer dans de très longs tunnels. Nous en avons noté un d'au moins 30 kilomètres multipliés par 2 pour chaque sens et encore par 2 pour le train … Afin de surplomber les rizières et les banlieues, nous pouvons rouler sur une 6 voies durant encore 30 kms qui est complètement aérienne et posée sur les milliers de piles de béton plus hautes les unes que les autres. Tout autour de Taïpe, tout n'est que routes dans l'espace qui se croisent et s'entrelacent au dessus de ponts et replongent dans la ville cernée de toutes parts. Admirable !!! Mais pour les petits français moyens que nous sommes et qui ne causent pas chinois, bonjour le choix aux pattes d'oies ; il s'agit de la totale aventure et improvisation, surtout que comme toutes les routent tournent tout le temps, vous ne pouvez jamais faire la moindre confiance à votre sens de l'orientation : rares sont les indications anglaises et si vous n'avez pas préparé votre navigation routière vous croyant comme nous, plus malins que tout le monde et bien, vous galérez et pas qu'un peu !!! Rien que pour sortir de Taïpe, il nous aura fallu 2 heures en roulant tout le temps ! Et cela uniquement parce que nous faisions les mauvais choix de route alors que 10 minutes auraient suffi sans aucun soucis ! Le piège ! A chaque fois, nous replongions dans la ville à tel point que nous nous demandions si nous n'allions pas passer une seconde nuit à l'hôtel et ne repartir que le lendemain... Puis, comme par miracle, nous sommes enfin tombés sur la bonne expressway...pour rentrer à Hualien en 3h30 d'une facilité déconcertante ensuite ... concentrés malgré tout en permanence pour évier les fameux kamikazes...
Ces deux jours passés à Taïpe ont été plutôt décevants. D'abord, il s'agit d'une mégalopole. 2,7 millions d'individus au centre et près de 7 millions sur le « new Tapeï » sur les 20 que contient Taïwan. La ville est bien tracée, très propre, aucun tag ni clochard mais quel goût de chiottes ! Les taïwanais ont la même vision de leurs villes que de leur habitat : tout est hyper fonctionnel, moderne, mais pratique et sans aucune déco ! Pratiquant la culture des petits commerces plus que des grands « môles », tout est moche. Rares sont les immeubles agréables à l'oeil et là, nous trouvons tout l'inverse du gigantisme chinois comme Shangaï par exemple qui cherche à impressionner le monde entier par des constructions plus magnifiques les unes que les autres. Il en de même pour les vitrines, quasiment inexistantes...
Le métro : laissez votre voiture à l'entrée de la ville parce qu'ensuite, le stationnement reste extrêmement difficile. Prenez le métro ! Et là, seconde leçon : aucune bousculade, tout reste très aéré, propre. Lorsque la rame très moderne s'arrête, laissez tranquillement les gens descendre à 90 ° puis avancez lentement sur l'une des deux files obliques tracées au sol en suivant les personnes qui vous précèdent... Tout se passe dans le silence, le calme et la sérénité. A l'intérieur, vous ne risquez pas de vous faire pincer les fesses, cracher dessus ou rencontrer dix clochards qui sentent la vinasse et 15 roumains qui font la manche, voire 3 guitaristes en herbe qui vous cassent les oreilles...et tout cela dans le même wagon ! On est bien loin de toute cette crasse et on comprend tellement bien ces asiatiques qui viennent visiter notre douce capitale parisienne. Posez vous à Roissy à 5 heures du mat ; prenez le premier RER pour Paris ; tout n'est que dégueulis sur les sièges, infection totale pour accueillir nos braves touristes, traversée de l'Afrique profonde et du magreb avant d'arriver au métro où tout le monde tire une gueule pas possible. Pour oublier ce mauvais réveil après X heures d'avion (c'est un calédonien qui vous parle!), n'allez pas boire un café à une terrasse quelconque car il y a de fortes chances pour que le serveur, en plus, vous fasse une remarque agressive comme quoi il ne faut pas le bousculer trop tôt car il n'est pas du matin... France, terre d'accueil ! Promenons-nous une fois dans le métro de Taïpe et analysons notre pauvre France et ses dégradations, tags et agressions …. Bref ! ... La tante Berthe, il vaut mieux aller la voir, ici, en métro !
Si vous invitez Berthe ce midi à manger, vous avez un choix énorme : aux étals, beaucoup de fruits et légumes : on y trouve de tout et plus encore, certains très exotiques et inconnus de l'européen et à un prix très abordable ; puis, les restaurants : vous pouvez très bien manger pour 10 euros à deux ; on ne vous proposera jamais à boire, ni de dessert. Ici, on mange, même beaucoup mais des plats qui se succèdent dans l'ordre que l'on veut. Rarement du vin mais possibilité d'avoir de la bière et bien sûr, du thé ! Le repas peut-être à base de soupes, de nouilles, de raviolis à la vapeur, de poisson ou de viande mais quasiment toujours avec le petit bol de riz ! Les odeurs peuvent être très fortes, voire carrément.... mais les saveurs rarement décevantes. Cet art ressemble beaucoup à la cuisine vietnamienne qui reste pour nous le summum de la recherche culinaire asiatique et c'est un plaisir de s'arrêter dans n'importe quelle « gargotte » et d'y faire connaissance. Très ouvert, le taïwanais aime bien nous interroger sur notre provenance, le but de notre visite, notre nombre d'enfants et nous imposera souvent une photo en sa compagnie. C'est ainsi que nous avons été abordés dans un petit restaurant, et en anglais qui n'est pas si parlé que cela à Taïwan, par une dame et sa fille d'une douzaine d'années ; elle a tout fait pour que lundi soir nous revenions à Taïpe et que nous rencontrions son mari qui travaille dans l'informatique...(à Taïwan, çà ne s'invente pas...) et qu'ensemble, nous allions visiter le marché de nuit et autres lieux... Nous avons accepté, surtout que cela sera la veille de l'arrivée de notre fille Ambre à l'aéroport et que nous aurons à nouveau loué une voiture...galéré dans la circulation mais préféré le métro pour la ville, expérience oblige !
Si le commerce et les affaires demeurent le passe temps préféré des chinois, et à fortiori celui des taïwanais, il est incroyable de constater qu'il vous est quasiment impossible de trouver ce que vous cherchez dans certains domaines comme le bateau. Il n'existe qu'un seul concessionnaire de moteur hors bord et encore un tout petit difficile à trouver et avec peu de stock. Aucun magasin nautique n'existe et la bateau est quasiment inexistant. Nous avons visité tout ce que le nord compte de marina, c'est à dire aucune véritable et jamais de voilier ! Quasiment aucun bateau de plaisance à moteur, quelques rares jetskis... Ce qui restez absolument incroyable est que ce sont les austronésiens qui, il y a 5000 ans si vous vous en souvenez, ont, les premiers, inventé le bateau à voile et c'était à... Taïwan ! Nous partirons donc au Japon toujours sans moteur pour notre annexe et en attendant... nous ramerons !
Commentaires
1 jean luc Le 07/04/2013
J luc et myr
2 TREM Le 08/03/2013
Vite encore des nouvelles!!!
3 Paulette et Michel Le 04/03/2013
Si vous voyez tante"Berthe" embrassez-là pour nous !!!
bisous à vous trois et R/V au prochain C.Rendu.
4 Aline GUEMAS Le 04/03/2013
5 Monique et Jean Le 03/03/2013