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Hermit Island

Mardi 18 décembre 2012
Hermit , nous voilà! Soleil radieux à 08 h30, mer très calme qui nous permettent d'apprécier les difficultés d'accès par la passe est de ce vieux cratère volcanique. Première chose avant la rencontre avec les "hermitiens": manger du frais! Ancrage dans les passes où une eau incroyablement translucide et chaude nous accueille. Je tue de suite un poisson et le courant restant quand même assez fort à cette heure marée, je demande aux baigneurs de remonter à bord après cet instant de bonheur bien mérité. Nous repartons vers l'ile et le village de LUF. Comment traduire sur le papier ce qu'est LUF: juste, je crois, l'image que tout européen se fait d'une ile du pacifique sud: un lagon grand et très bien protégé; quelques iles assez grandes mais pas trop et pas trop hautes non plus; une magnifique crique de sable ouverte sur les deux faces habitée d'un village de cahuttes locales où vivent quelques deux cents âmes environ sans eau, ni électricité. Pas de police, pas de politicien, juste une famille qui, pour se marier doit se rendre sur l'ile voisine pour les échanges sanguins... Une école et une église (adventiste du 7ème jour) qui reçoit ses fidèles, soit tout le monde chaque matin entre 6h 15 et 06h 25 et chaque soir entre 18h15 et 18 h25. L'appel des fidèles se fait un quart d'heure avant au son d'une vieille bouteille de gaz suspendue qui fait office de cloche accrochée à une branche. A l'issue de la messe du matin, 30 % des fidèles vont faire caca en attendant leur tour sur une des 3 passerelles d'une quarantaine de mètres menant aux 3 WC publics au dessus de l'eau. Les 70 autres % doicent être constipés ou avoir une autre combine que nous n'avons pu trouver malgré une enquête poussée.
En arrivant devant ce village, nous sommes acueillis par INOX, 35 ans, qui restera notre guide durant ce séjour de 4 jours et qui nous demande de rester à bord en attendant BOB qui fait ici, office de représentant du gouvernement, espèce de consul sans aucun pouvoir. Bob arrive 2 heures plus tard avec son beau frère (enfin, comme ils sont tous de la même famille, nous l'appelons comme cela...) qui nous souhaite la bienvenue et répond au coup par coup à nos questions. Il nous confie le "book de l'ile" répertoire que chaque touriste doit remplir en donnant ses impressions. Du fait que cette ile n'est accesible que par des bateaux tels les nôtres, nous le feuilletons, retrouvant certains marins de notre connaissance passés par là depuis 2005... Chacun y va de son superlatif et de ses photos ou dessins. L'endroit est paradisiaque!
Mercredi 19 décembre 2012: après une bonne nuit, quoique trop chaude -nous sommes tout près de l'équateur-, nous recevons INOX avec qui nous avons rendez-vous pour plonger avec les raies manta. Il vient nous chercher avec une pirogue à moteur et nous allons ainsi naviguer une trentaine de minutes entre les récifs pour nous immerger en palmes masques et tubas à partir d'une plage en suivant notre guide. J'ai espoir de faire de beaux films et clichés sous marins avec ces bestioles toujours magnifiques. J'ai pour cela ma "go-pro" qui m'a déjà permis de graver de bon souvenirs à terre comme en mer. Et cela ne s'est pas fait attendre: une première, puis une seconde et quatre ou cinq, seules ou en couple. L'endroit peu profond est idéal pour ces immenses raies qui viennent se gratter des parasites le dessous du corps sur des "patates"à moins de 10 mètres de fond et 30 mètres de la plage. Elles sont souvent accompagnées de leurs rémoras et demeurent majestueuses, quoiqu'un peu craintives. Il m'a donc fallu à plusieurs reprises plonger plus bas qu'elles et attendre autour d'un rocher qu'elles y reviennent pour pouvoir même leur caresser le ventre... Super les gros plans!!!
L'après midi fut consacré à la visite du village: chaque maison est recouverte de feuilles de cocotier tressées pour le toit et les murs sur une armature en bois; rarement de meuble, hormis une table et des bancs et une espèce de couche dure en bois isolée du sol.
Le lendemain, Inox est venu avec un copain à lui me chercher de bonne heure afin de m'emmener chasser le poisson sur des spots à lui. Heureux comme un gosse, je me suis engouffré sur la même embarcation que la veille et là, grande leçon d'humilité: la matinée s'est passée entre 15 et 20 mètres, la plupart du temps à la gachon où avec des fusils fabriqués de toutes pièces par eux, hormis les flèches, ces deux gaillards alimentent une partie du village en toutes sortes de poissons: picos, becs de canne, dawas, saumonnées, napoléons...etc. A chaque poisson pris, ils me demandaient: "Do you like it?" Suivant ma réponse, ils glissaient la bête tuée sous le plancher avant ou arrière du bateau.  Autre grand moment d'hilarité lorsque j'ai filmé Inox tirer un poulpe, le dit poulpe s'accrochant d'abord à du corail à 15 mètres de fond puis à sa palme; il a fallu qu'il se déchausse, se fasse aider...etc, etc... Avant de rentrer, je lui ai dit que je me serai bien tapé quelques langoustes, moi! "Do you like it?" Et c'est reparti sur un autre spot où nous en avons ramassé 4, qui feront le bonheur de notre petit monde tout à l'heure au barbecue à l'arrière du bateau. J'ai tout fait pour essayer d'échanger mon fusil de chasse moderne contre un des leurs mais ils ont refusé. Je les comprends parfaitement du fait qu'il s'agit là de leurs outils de subsistance qu'ils manient si bien.
Sur cette ile, tout n'est que troc: nous avons ainsi pu échanger aux filles et femmes du village qui viennent nous le proposer en pirogue à notre mouillage des légumes contre une serviette de bain, des fruits contre un tee-shirt ... Mireille avait confectionné à partir de Nouméa des tas de petits sacs de riz, farine et café pour cet exercice de troc et cela jusque là s'est avéré bien pratique. Ils ne détiennent pas d'argent mais certains en ont quand même  besoin dès qu'il s'agit de prendre un peu d'essence pour les deux pirogues à moteurs. la visiste aux raies nous a coûté 10 kinas chacun, soit une douzaine d'euros au total.
Encore un grand moment vécu chez Bob qui se vante d'avoir le seul laptop (ordinateur portable) de l'ile. Il se débrouille pour le recharger comme il le peut de temps en temps et tient absolument à le montrer aux voyageurs afin de leur indiquer la direction à prendre pour Palau ou autre destination. Cet ordinateur lui a certainement été donné par un marin de passage car il contient le logiciel CPN 93 (sans le GPS). Bien évidemment, Bob ne connait pas très bien les subtilités informatiques de base  et comment faire pour grossir ou diminuer une carte, évitant ainsi de rechercher son ile du côté du détroit de béring... Adroitement, du moins je crois, je lui ai demandé si nous pouvions nous faire aider par Jade notre fille qui était une spécialiste, que nous nous étions trop vieux,... etc. Il s'est donc trouvé tout fier de nous montrer vers où était Palau. J'en ai profité pour lui montrer également comment lire les distances et orientations de navigation sur ce logiciel qui nous sert à bord de référence et que nous utilisons à longueur de journée de navigation. J'ai fait celui qui découvrait tout, Il a fait celui qui ne découvrait rien et tout était bien dans le meilleur des mondes...
Le "book de l'ile" est rempli à notre tour. Nous y avons posé nos éloges en français et en anglais accompagnés de 2 photos de nous et du bateau ainsi qu'en marge "donation 20 US$ for school" remis à Bob qui, nous l'espérons ne les gardera pas pour lui suivant une tradition bien papoue... Adieu Hermit Island, ile fabuleuse qui nous a fait tant de bien et qui restera un super souvenir presque suffisant pour remonter ceux que nous avions de la Paouasie Nouvelle-Guinée en général. Nous partons maintenant vers  Palau et l'hémispère nord de notre douce terre. Cette portion de voyage sera longue, soit une petite semaine et noël en mer.

Commentaires

  • Jean Luc Folliasson

    1 Jean Luc Folliasson Le 03/01/2013

    Génial, magnifique, nous suivons attentivement, continuez !

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