Lundi 26 novembre 2012
Et bien çà y est, nous y sommes... en mer. Les formalités administratives effectuées auprès de la police, des douanes et de la Capitainerie de Nouméa, nous nous sommes empressés de faire les pleins de gas oil; allant à contre-courant des concepts "catamaranistes", je n'ai jamais hésité à charger ce bateau, ni le précédent d'ailleurs, privilégiant l'équilibre à l'allègement. Ce choix ne m'a, à ce jour, apporté que des avantages, préférant lâcher facilement les chevaux de mes 2 moteurs volvos au fait de louvoyer pendant des jours... Cela fait de moi certainement un marin au rabais mais les virements de bord à répétition, j'ai donné durant toutes ces années de navigation et maintenant, place au confort... et à la loi de l'emmerdement minimum... 777 litres pour ce premier tronçon sur une capacité d'emport de ce liquide d'une tonne deux cents; je sais pertinemment que les vents nous seront favorables au moins jusqu'à la Papouasie, alors "soyons raisonnables" comme nous le disent si bien nos amis André et Babeth venus nous saluer une dernière fois sur le ponton d'avitaillement. Ils resteront nos derniers sourires d'amis avec ceux de Marc et ses garçons qui ont lâché quelques coups de corne de brume lorque nous quittions tout à l'heure notre mouillage. Nous sommes touchés par ces gestes plein de traditions.
25 noeuds de vent au grand largue et Gwen Ha Du file uniquement sur sa grand voile à 8 noeuds vers la passe de Dumbéa. L'équipage étant loin d'être amarriné, notamment Jonathane qui découvre à la fois la mer et la vie de bateau, il me faut le préserver encore une dizaine de mois... Donc, doucement sr la voilure... En moins d'une heure cinquante, nous voilà sortis du lagon et allons au portant suivre la barrière de corail et la grande terre jusqu'au nord de la Calédonie. 48 autres pour arriver à l'ile de la Surprise avec un vent toujours du sud est mais ô combien capricieux nous amenant à des phases de surf sur la vague à 16 noeuds au calme quasi plat. Un clair de lune magnifique durant ces deux premières nuits n'a quand même pas empêché quelques débordements... A ce sujet, nous effectuons l'impressionnant constat que le mélange banane-lechees de 2 jours ne dégage aucune mauvaise odeur après un renvoi, et ce , même après avoir séjourné dans une cuvette plus de six heures... Voilà qui reste à retenir étant donnée l'importante quantité stockée à bord de ce précieux fruit calédonien dont c'est la saison .
Vers 13 heures, et après une avarie de barre nous ayant contraints à rester plus d'une heure bout au vent et à la houle pour réparer, nous sommes devant l'ile de la Surprise, minuscule grain de sable posé comme par enchantement sur une barrière de corail gigantesque. Si nous n'avons pas été accablés par le soleil depuis notre départ, Poséidon nous réserve soudainement un comité d'accueil exceptionnel: en moins d'une minute, tout y est: éclairs, tonnerre et douche de pluie si importante que nous ne voyons pas à 20 mètres. Le moment est parfaitement choisi juste au moment où nous devons mouiller sur des fonds que nous savons être moyennement répertoriés et peu fidèles aux relevés cartographiques. Par chance, Nous sommes déjà venus sur cette ile il y a près d'un an et demi et en connaissons bien les pièges: la fameuse ligne de sonde à 20 mètres que l'on croise sur la carte mais que l'on ne trouve pas au bon endroit, tout comme la "papate" (rocher) saillante à l'intérieur de la passe... C'est donc sous une pluie plus que battante que Jonathane et Mireille se jettent sur le guindeau et à la recherche visuelle de la barrière qui affleure à moins d'un mètre dans cette eau translucide. Un premier mouillage à 40 mètres et un second positionnement à 29 quinze minutes plus tard une fois la pluie aussi soudainement disparue qu'arrivée nous procure cette délicieuse sensation olfactive de la fiente de milliers d'oiseaux qui vivent ici loin de tout et surtout...des hommes. Le temps reste menaçant mais ne nous empêche pas de partir en annexe aborder la splendide plage qui nous attend. L'an passé, nous y avions observé la période de coït des tortues géantes sous l'eau et à terre. Nous n'en verrons qu'une le lendemain, venue comme pour nous saluer avant notre départ. Autour de nous, que des oiseaux. Sur le bateau, pas une élingue ou un capeau ouvert où Dame pétrel ou Sieur cormoran ne se repose. L'homme, ils ne connaissent pas et se laissent plaisamment approcher voire carresser. La nature à l'état sauvage où tout le monde cohabite en parfaite autonomie. L'excellente santé des oiseaux sur terre et des poissons sur la barrière fait plaisir à voir. Bien évidemment, nous sommes venus pour l'escale mais également pour le plein de poissons et Jonathane et moi sommes allés prélever aux fusils sous marins notre maigre pitance à coups de picots, perroquets et carangue. En permanence surveillés par les seigneurs des récifs, les requins, nous sommes restés très prudents, habitués pour ma part aux comportements des "pointes blanches" et "noires", même si "un tigre" semblait n'attendre qu'un mauvais geste de notre part pour en croquer... Ce soir, ce sera donc poisson au menu ainsi que les jours qui suivront. Pour les connaisseurs du coin, j'aimerai bien avoir une fois le véritable témoignage d'un plongeur qui me confirmera que les iles de l'atoll surprises est bien un repère de langoustes... Sur mes deux séjours, malgré une féroce recherche, je n'en ai jamais vu la moindre antenne!
Une nuit sous un ciel zébré d'éclairs, de vents changeants et mouillés dans une passe aux courants relativement forts nous en font repartir dès le lendemain soir. Qu'importe la météo capricieuse, cette première halte est restée salutaire après cette prise en main maritime tant sur les plans repos des estomacs qu'agencements du bateau en fonction de nos habitudes de vie. Maintenant place à notre première vraie traversée: direction les iles Louisiades au sud Papouasie, soit encore près de 700 miles avec un vent encore au portant, du moins, nous l'espérons...
Commentaires
1 J Luc et Myr Le 02/01/2013
Tontion à vous ! Nous on voyage par procuration ! C'est Bête Jérôme Myr me dit qu'elle vous aurait bien accompagnée !
2 DODO Le 30/12/2012
Je viens juste d'avoir par l'ami Yeti et l'ANCGO votre site . Tant que je pourrais, je vais rattaper le retard, je suivrais vos avantures .Vous m'en aviez parlé lors de votre passage . Alors bravo à vous tous . Passez un bon reveillon et vous souhaite un bon vent une belle mer etc....pour 2013. Que Neptune sois clément avec vous .
Je vous embrasse . Amicalement
Dodo
3 cosma Le 30/12/2012
4 Aline Le 09/12/2012
5 Aline Le 30/11/2012