Juneau, le 24 juillet 2013
Nous ne sommes restés que 13 heures à Yakutat; après 2 bonnes journées de mer sans grand vent, sans rencontre particulière sur le trajet hormis quelques mouettes, nous étions plutôt heureux d'arriver sur la véritable côte est des Etats Unis, à quelques encablures terrestres du Canada. Rapidement à terre, nous avons de suite découvert deux des trois établissements de " la ville": la poste et en face, le bar-salle des fêtes-tabac-salle de jeux-épicerie-etc...La porte pas encore fermée sur nous, tout juste si la musique ne s'est pas arrêtée d'elle même en présence d'étrangers. Immédiatement, à la vue de la tronche des clients bien ancrés au bar ou devant les télés, nous avons de suite compris que le mariage consanguin était chose courante dans le coin....Lorsque j'ai demandé à la patronne-tenancière de bar--animatrice-débitrice de tabac-épicière-etc... où se trouvait la down-town (centre ville), elle m'a répondu que nous y étions... Visite du troisième établissement (hors églises -au grand pluriel je précise car nous sommes en Amérique et Dieu est partout et sous toutes ses variantes, même en Alaska), c'est à dire le centre commercial, espèce de "boui-boui- Il y est vendu de tout: des carabines winchester à lunettes dernier cri à côté des boites de haricots sur lesquelles il est pércisé que c'est de " la french cut", comme si en France, nous coupions nos haricots dans le sens de la longueur et en morceaux...(s'il y a bien une chose que nous avons observé en traversant tous ces pays, c'est que pour vendre, il ne faut pas hésiter à placer des phrases ou des mots en français. Venant de nous, ce ne peut être que de bon goût, au US comme au Japon, comme...partout! De réputation, il nous reste au moins çà...le bon goût!
Ben si...finalement i y avait des choses à dire sur Yakutat...même pour quelqu'un de peu bavard....
Ce sera durant ces deux jours qui suivent que nous allons en voir des choses! Rien qu'hier, nous avons pris environ 1000 photos...Partis de Yakutat à deux heures du matin, nous avions dans l'ambition d'arriver vers 18 h30à l'entrée de Lituya bay afin d'effectuer un petit raid en zodiac d'environ 25 kms dans le fjord et toucher les 3 glaciers qui s'y déversent. A l'heure exacte, tout s'est déroulé comme prévu, Mireille s'étant sacrifiée pour rester à bod garder le bateau contre tout éventuel coup de vent. En effet, nous vaons mouillé par seulement 12 mètres de fond mais sans aucune protection face au large mais dos aux rochers. Nous avons choisi l'option zodiac car l'entrée de la passe à cette heure est sujette au plus forts courants: nous sommes à la pleine lune et la grosse otarie pose tel un vigoile sur le caillou à l'entrée observe avec délectation les 3 couillons qui vont faire du "saut de moutons" durant 2 minutes; ensuite, ce ne sera que ravisement, une immense baie enclavée de 10 kms de long sur 3 de large, une ile admirablement bisée de pins au centre, des plages bordées de rochers et, au fond, nos 3 glaciers qui s'observent depuis des millénaires. Cerrtes, ils n'étaient pas si magnifiques que cela nos glaciers car à force de charrier terre et boue, ils en ont pris la couleutr et deux d'entre eux resemblent plus à une immense déchetterie de gravats mais le storrents qui en découlent ne laissent aucune palce à la suspicion.Le petit vent qui les carresse vient doucettement rosifier nos joues, en tous cas suffisamment pour que nous ne nous éternisions pas sur place, surtout que nous tenons absolument à en voir un quatrième qui sera sur le trajet de Gwen Ha Du : le glacier Lapérouse puis passer un bout de nuit s'il nous en reste dans la baie de la boussole ou celle de sa voisine, l'Astrolable.22h30: de façon relativement exceptionnelle, il fait sombre et nous longeons Sieur Lapérouse sur près de 2 nautiques avec, en poupe, un soleil très rouge un peu voilà par un improbable nuage et , en proue, une magnifique lune toute ronde qui éclaire notre route.un peu dans l'ombre, nos photos ne seront pas aussi bonnes qu'espérées. Arrivée à 01 heure du mat dans la baie de la Boussole. Les garçons ne réveillent pas les filles et se couchent.
Ce matin, dans 40 nautiques, nous devrons commencer à composer avec les courants et cela durant au moins les 15 jours qui vont suivre car, une fois passé le Cap Spencer , nous entrerons dans un dédale de fjords-couloirs-rivières qui serpentent jusqu'au Canada sur une surface au moins égale à celle de la France...Nous avons choisi de la traverser plutôt que de rester au large et de nous pointer à Seatte sans bien grosse surprise. En étudiant la carte, je reste relativement impressionné par certains courants allant, suivant les heures, jusqu'à près de 10 noeuds...Notre vitesse de croisière avec deux moteurs étant de 6..., il va plutôt falloir faire jouer le sens marin et la patience, quitte à prendre sur les heures de sommeil....M'en fous, j'dors peu!
Pas le moindre vent, une mer d'huile et nos deux volvos vont encore devoir bosser... Il est midi trente quand, d'un seul élan, mes trois camarades quittent la table du carré arrière et leur part de petits pois fumants... Je viens d'apercevoir juste devant l'entrée du Cap Spencer un rocher où se prélassent des otaries, que dis-je, des centaines d'otaries. Elles vaudront bien notre petit détour car c'est à l'arrêt, à trente mètres du rocher que vont crépiter nos appareils photos; sur le rocher, rien ne les trouble. Dans l'eau, par contre, nous les intéressons beaucoup et elles s'approchent en groupe, serrées, font mille facéties et posent encore et encore. Nous y resterons bien une demie heure avant de reprendre notre route. Jusque là, nous n'avions pa encore eu l'opportiunité de les admirer de si près et aussi longtemps, nous contentant d'en apercevoir en mer. Ce manque est maintenant comblé et ô combien comblé...
Moins d'une heure plus tard, nous nous trouvons devant la passe sud de "Inian passage"; Je venais d'annoncer que nous passerions le reste de la journée à l'entrée tribord car remonter les 5.5 noeuds de courant contraire mérite bien que l'on attende qu'il change de sens. Le soleil est magnifique; la jeunesse bronze à l'avant et se rend soudain compte que le capitaine a dû changer d'avis car il se dirige finalement bien vers la passe...Sans doute quelque peu habitués à ses sauts d'intuition, ils ne manqueront pas d'observer bien rapidement ce qui a particulièrement motivé ledit capitaine dans son choix: des jets d'eau sont bien visibles au beau milieu de la passe, jets d'eau que nous connaissons suffisamment pour être ceux de baleines. Bien vite nous entrerons au coeur de ce que nous appellerons un festival de baleines: sur moins d'un kilomètre de long et 200 mètres de large, ce ne sera pas moins d'une vingtaine de baleines qui joueront avec les courants tout autour de notre bateau. Comme des saumons, elles ondulent, replongent , sondent, reviennent et nous..à 2 noeuds...nous avons tout notre loisir pour être éblouis et encore mitrailler de nos téléobjectifs.... Mais çà, ce n'était que le hors d'oeuvre!
A la sortie de la passe, nous retrouvons une vitesse normale et nous dirigeons vers un point de mouillage distant à 5 nautiques quand, de façon automatique, nous virons 90 degrés à babord vers le clou du spectacle: 2 baleines s'ébattent comme des folles! Ensemble, et à plusieurs reprises, elles montent à la verticale, sortent presque complètement leur immense masse hors de l'eau, s'abattent créant des gerbes incroyables. L'une des deux est particulièrement enthousiaste au point de, durant de longues minutes, sortir sa queue de l'eau, et la frapper à répétition sur la surface de l'eau créant ainsi une résonnance incroyable. Deux autres soufflent tout près. Nous sommes tout aussi figés que notre bateau, approché relativement près mais pas trop quand même afin de ne ps les déranger. Puis, sur les quatre, deux décideront de rejoindre toutes leurs copines dans la passe que nous venons de quitter poussant de grands souffles tandis que notre "énervée" vient de disparaitre en sondant ...pour réapparaitre comme par magie juste devant nos yeux écarquillés à moins de quinze mètres dans une incroyable montée hors de l'eau et une retombée qui aurait pu nous éclabousser tellement elle était proche. La surprise est si totale que nous 3 appareils photos et caméras n'ont pris qu'un bout de chair ou de gerbe d'eau.... Puis elle est repartie, voulant visiblement nous impressionner et...frimer...! Deux objectifs parfaitement atteints...Des images pleins les yeux, nous en parlerons longtemps, même durant notre petite ballade pédestre du soir le long d'un petit cours d'eau puis en forêt. Ce soir, nous nous endormirons à Gull Cove comme des bienheureux...et arriverons à Juneau demain soir.
Les photos dès notre arrivée à Juneau avec une connexion que j'espère suffisante....
Commentaires
1 TREM Le 13/08/2013
2 Monique et Jean CROCHARDj Le 30/07/2013
3 Aline guemas Le 30/07/2013
4 Monique et Jean CROCHARD Le 26/07/2013
Monique.
5 Aline GUEMAS Le 26/07/2013