Le 09/03/2013
Il est 4h30 du mat et dans trois heures, les coast-gards viendront effectuer leur petite visite de routine afin de nous dire adieu. En effet, pour nous, ce sera Adieu Taïwan et demain, en tous cas, on l'espère : bonjour le pays du soleil levant !
Notre équipage s'est désormais étoffé de notre fille Ambre que, courageusement, nous sommes allés chercher à l'aéroport il y a trois jours. En fait et bien que durant notre premier voyage à Taïpe, nous n'avions cessé de nous répéter que la prochaine fois que nous retournerions à la capitale, nous ne louerons pas de voiture mais irions en train, nous avons finalement décidé tout le contraire. Evidemment, ayant le secret espoir qu'en ne prenant pas la route principale qui longe la mer, nous aurions peut être la chance de traverser directement les montagnes par des routes moins dangereuses et comprenant moins de fous de la route, mais nous avons vite compris qu'il n'en serait rien ! 9 heures de conduite, il nous a fallu pour seulement 350 kms. Les 50 premiers étaient absolument sympas. Nous longions d'immenses falaises abruptes, fierté de la région, puis le brouillard est arrivé avec la pluie et là, la douce angoisse a commencé. Nous n'y voyions pas à 30 mètres et les supers miroirs concaves placés à chaque lacets et chargés de nous montrer ce qui se passe derrière chaque virage ne nous ont pas été d'un très grand secours...sauf par moments, sur certains versants où le soleil réussissait à poindre... Alors là, quel magnifique spectacle ! Les forêts de mélèzes , parsemées de fougères arborescentes et autre végétation très luxuriante recouvrent ces impressionnants dénivellés. Des maisons accrochées aux collines qui, on ne sait pas quel miracle de construction, veillent sur quelque parcelles de légumes et d'arbres fruitiers, ce travail restant l'activité qui fait vivre la région. Notre petite halte du midi a été consacrée au repas dans une petite « gargotte » du coin où notre attention fut attirée par ce qui était proposé en vitrine réfrigérée à l'intérieur. A Taïwan, chaque restaurant expose au préalable le type de plat qu'il va nous servir en nous présentant soit la bestiole fraîche, soit la réplique en plastique du plat que la Dame va nous servir. Cela reste très pratique quand vous ne maîtrisez, comme nous, pas un mot de chinois, car il suffit de le montrer du doigt, le prix étant de plus affiché dessus. Il y avait donc quelques poissons de rivière, d'ailleurs excellents et d'immenses grenouilles d'environ 15 cm présentées sans peau, sans tête et sur le dos. Des monstres ! ...que nous avons bien sûr mangés en bons français. Présentées ensuite dans l'assiette en petits morceaux, nous avons apprécié la chair plus proche au goût du poulet. Depuis, c'est une obsession, nous voulons absolument en voir des vivantes ! C'est décidé , nous irons au zoo, puisque ces grenouilles des montagnes restent une particularité de la région de par leur taille.
Cette fois ci, nous sommes allés directement jusqu'à l'aéroport et avons choisi, ou plutôt trouvé un hôtel, car il y en a très peu, dans la ville voisine. Par chance, ce motel était génial : entrée en voiture sous un porche; on baisse la vitre et on donne 1680 NT à la petite dame (environ 42 euros) sans remplir aucun papier. On roule dans une cour intérieure et la porte de garage 208 s'ouvre accueillant ainsi notre voiture, porte que nous refermons ensuite ; au fond une autre porte derrière laquelle trônent deux paires de chaussons et un escalier qui mène à notre chambre et notre salle de bains situées à l'étage : un lit excellent, un fauteuil massant, une télé avec 95 chaînes, un mini bar (vide), mais de l'eau bouillante à volonté dans un distributeur pour le thé. Concernant les commodités, un lavabo, des WC, une baignoire avec jets et une cabine douche spa/hammam. La classe !
Premier réflexe : on allume la télé ! La chaîne d'accueil est pornogaphique ! On zappe, les deux suivantes aussi !!! Puis les 92 autres qui alternent entre l'asiatique et l'américain ce qui nous permet de nous informer de quelques évênements mondiaux mais pas grand chose. En fait, depuis quelques mois, nous sommes complètement largués côté actualités internationales et encore plus pour les nationales ! Sur la table de chevet, nous ne trouvons aucun livre de confession religieuse mais un assortiment de préservatifs... Bon, en clair, nous étions tombés dans un motel qui ne se posait pas trop de questions sur le type de clientèle qu'elle recevait, et ce de façon extrêmement discrète... Tant pis, nous y étions bien et avons parfaitement bien "écrasé" après ce long voyage éprouvant où le brouillard à couper au couteau a pu nous donner un léger aperçu de ce que nous devrions affronter en mer à partir du nord Japon d'ici trois mois....
Le lendemain, bus jusqu'à Taïpe et visite du zoo : superbe zoo relativement hétéroclite. Malheureusement pour nous, la « maison » du panda géant était fermée pour la journée et de tous les batraciens exposés, aucune grenouille géante... Ballade ensuite en ville. Le soir, nous avions rendez vous avec une famille taïwanaise dont nous avions rencontré la maman et l'une des deux adolescentes dans un restaurant lors de notre premier voyage. Maelan s'était montrée extrêmement sympa et curieuse d'échanger en anglais avec cette autre culture lointaine qu'elle avait deviné française. Exceptionnel de ne pas nous confondre, parmi les caucasiens, avec un australien ou américain, les seuls pseudos touristes du coin... «à votre style pour manger, et votre façon discrète de discuter entre vous... » nous avait-elle répondu. 17 heures 30 devant une station de métro: Maelan accompagnée de son mari appelé Eric pour l'occasion et leurs deux adolescentes de 16 et 13 ans nous rencontrent et nous emmènent en voiture à Keelung à environ 1 heure de route de là ; ils nous raccompagneront ensuite à notre départ du bus vers 23 heures après une superbe soirée qui nous a permis de découvrir tant de choses à travers la visite de la vieille ville toute en marches et en boutiques si différentes telle cette maison du thé extrêmement ancienne. Une cérémonie du thé nous a été présentée de façon traditionnelle et nous avons commencé à déguster des sortes de pistaches, des haricots-petits pois que j'ai commencé par engloutir avec les bogues déclenchant l'hilarité des jeunes filles qui m'ont expliqué qu'il fallait les éplucher... et autres spécialités locales. Puis ce fut le tour du marché de nuit, incroyable marché de nuit : quelques rues sont bloquées à la circulations et consacrées à ce fourmillement de monde où tout le monde y trouve son compte, surtout pour la restauration : Guidés par nos quatre amis, nous avons picoré de tout : viandes, poissons , légumes, nouilles, beignets, brochettes de fraises et de tomates, boulettes diverses et un nombre impensable de spécialités taïwanaises toutes aussi incroyables les unes que les autres et surtout.... on les a vu : Les grenouilles ! Dans un gros bocal, s'entassaient 3 de ces bestioles et sur l'étal des consoeurs attendaient, leurs grosses cuisses ouvertes d'être dégustées. Mon œil les consoeurs ! Ils s'agissaient bien de confrères car en fait leurs grenouilles s'apparentent plutôt à de bon vieux crapauds, bien repoussant avec leur grosse peau brune ! Quelle magnifique soirée ! Meilleure encore que celle de la veille où en cherchant notre hôtel, nous étions, par le plus grand des hasards, tombés sur une fête religieuse taoïste dans tous ses éclats : juste devant un magnifique temple, ce n'étaient que pétards assourdissants, feux d'artifices à même le sol -et leur départ à moins de 5 mètres des spectateurs et fidèles-, défilés et prestations théâtrales hautes en couleurs et en tintamarres musicaux de marionnettes géantes , tout cela en suivant un protocole taoïste ancestral.
Nous voilà donc de retour à Hualien depuis deux jours et notre fille Ambre découvre ce nouveau bateau pour elle, bateau qui semble lui plaire. Hier matin, nous avons passé la matinée à préparer notre arrivée au Japon prévue ce dimanche après seulement une vingtaine d'heures théoriques de navigation. En effet, et nous sommes bien prévenus par les rares copains qui sont déjà passés par là : l'administration, c'est quelque chose ! (et nous aurons certainement bien le temps d'en discuter dès la semaine prochaine, en tous cas, dès que nous aurons réussi à "magouiller" pour obtenir une communication internet car détenir un téléphone et une liaison internet n'est pas autorisés aux étrangers... Je m'excuse par avance auprès de mes 5 lecteurs pour le temps de carence nécessaire à mes essais de prose bet donc mon mutisme forcé de , je l'espère, seulement quelques jours... Puis nous avons réglé notre facture de locations de motocycette gardée durant ces 3 semaines et 5 jours de location de voiture, le tout pour 13500 NT, soit environ 320 euros. Là où ce fut le plus corsé, a été d'expliquer aux deux agents qui nous avaient accueillis pour les formalités d'entrée que les 500 euros réclamés étaient beaucoup mais alors beaucoup trop chers. En effet, la location de l'emplacement -à l'heure- du port n'était que de 150 euros, tout le reste était pour eux...Grosse discussion où nous nous sommes employés de façon très asiatique ( toujours avec le sourire et en s'arrangeant pour que la face soit conservée de part et d'autres) à ce que cela finisse par ce que l'un des deux nous dise : « à combien estimez vous le travail ? » pour que je leur réponde : « maximum le même montant du prix du port ». Ils ont de suite accepté, trop heureux également que nous ne leur fassions pas de mauvaise publicité auprès des éventuels autres navigateurs et amis qui nous ont promis de passer à Hualien prochainement...
Le jour vient de se lever ; je vais dans quelques minutes réveiller mon petit équipage afin de casser la croûte ! Nous n'aurons pas le temps d'entendre pour la dernière fois la musique « lettre à Elise » poussée à travers toute la ville style « marchand de glace près de la plage » par les camions poubelles qui nous avertissent de jeter nos déchets nous mêmes dans leur benne... Je viens de recevoir un mail du responsable de la marina de Ishigaki, notre prochaine destination où ce brave garçon m'a envoyé moults détails de son implantation allant du tri sélectif des poubelles à la hauteur des pontons. Pas de doute : nous serons bien demain chez de vrais japonais ! Et là, nous avons beau être hyper prévenus : de la patience...il va nous en falloir !
Commentaires
1 TREM Le 28/03/2013
Quant aux toilettes où est-ce que tu tires la chasse????
2 Aline GUEMAS Le 09/03/2013